Lu sur l’excellent et trop rare blog de Florent Latrive, baptisé Caveat emptor (une locution latine signifiant « que l’acheteur soit vigilant », très bon titre pour ce blog qui nous invite à réfléchir sur les modes de production et de consommation — que je déteste ce mot —  de la culture) :

Le financement par la publicité induit aussi une forme particulière d’information, car les annonceurs aiment placer leurs pubs dans un environnement qui leur sied: positif, peu politique et à vocation commerciale.  Le financement par la publicité est bel et bien la raison de la floraison de suppléments mode dans tous les journaux, et de la progressive disparition de l’enquête sociale.

Sinon, son billet nous donne à réfléchir à la création de fondations pour financer la presse. En effet, cette dernière ne peut plus durablement se reposer sur des capitaux privés, au train où elle va. De façon plus subtile, il propose que la fondation place ses capitaux et que ce soit seulement les intérêts qui soient utilisés pour financer un titre. Le financement d’un titre ne serait ainsi plus un désespérant tonneau des Danaïdes. Ce système, que Florent Latrive affirme garantir indépendance et pérennité, serait déjà mis en œuvre par des universités américaines.

Sur le papier, ça semble intéressant, mais ça revient à dire que le financement des titres de presse dépendrait de la sagesse des placements et de leurs intérêts… Pas facile non plus, ça, en ce moment, à moins de tout mettre sur des fonds totalement garantis. À quand les magazines financés par un Livret A ?